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Le concert

Le 30 septembre 2015 a été donné un concert de musique classique au bénéfice de l’Arche de République Dominicaine. Ce concert a permis de montrer comment l’excellence artistique pouvait se mettre au service des plus fragiles et démontrer une certaine communion entre l’excellence et la fragilité.


La musique classique est une discipline (un art) qui demande un énorme travail pour assurer un temps de merveille et de rêve à ceux qui le reçoive, un temps aussi fragile et pur, qu’exigent et dur.


Pour être appréciée, la musique classique requiert une âme d’enfant, une âme qui se laisse transporter par ce qu’elle reçoit, tendant l’oreille sans calcul, sans formule, il faut s’abandonner pour pouvoir l’apprécier. De la même manière, pour entrer en relation avec les personnes avec un handicap, nous devons nous laisser toucher par eux, pour vivre en vérité nos propres fragilités ainsi être vrai avec eux et avec nous-même. C’est à cette condition que nous pouvons découvrir notre propre musique, notre propre capacité à aimer. Les personnes avec un handicap sont nos maitres pour nous montrer et nous aider à connaitre notre capacité à aimer.


Comme dans la musique il y a dans la relation avec les personnes avec un handicap quelque chose de spirituel, quelque chose qu’il nous est difficile d’expliquer, quelque chose qui nous porte et se ressent seulement en le vivant.


Dans la symphonie de la vie, les personnes fragiles sont les Mozarts de la relation, les virtuoses de la paix.


Lors du concert, il y eu une coupure de courant, normalement seuls les quartiers défavorisés ont ce genre de problèmes, la plupart des quartiers riches, (où se trouve le Palacio de Bellas Artes) ont des groupes électrogènes qui prennent le relais. Dans la communauté, ces coupures de courant nous empêchent de travailler dans l’atelier. En effet la plupart des matins, nous n’avons pas d’électricité et le peu de machines que nous avons ne fonctionnent plus, tout se fait donc à la main.


Ainsi comme si Phébus nous avait fait un clin d’œil, ramenant ce grand et beau Palacio de Bellas Artes dans les mêmes conditions que notre petite communauté du bario de Herrera, il plongea ainsi dans le noir toute la salle et les musiciens. Il ne restait plus que la musique, les musiciens ayant continué à jouer dans cette obscurité. Plus d’artifices, plus de costumes, plus de visages maquillés, tirés par l’âge où le handicap, plus de partitions, juste la musique, juste le son.


Une certaine communion entre l’excellence et la fragilité.



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